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Sâdhana   

Bouddhamania

Au fait quel maître ...?

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Un homme alla trouver un jour, un vénérable et lui dit « Je voudrais devenir votre disciple ». Le vénérable lui rétorqua : « Voudrais-tu devenir le disciple d’un loup ? » « Non » fit l’homme. « Alors, tu ne peux pas suivre le Chemin, car je suis moi-même disciple d’un loup et il te faudrait considérer mon maître comme supérieur à toi. »- « Mais, comment pouvez-vous être le disciple d’un loup, cet animal féroce et tant décrié ? ». « Oh, simplement parce qu’un jour, j’ai vu un loup traiter avec bonté un autre loup qui lui avait fait acte d’allégeance».

Le visiteur protesta énergiquement : « Mais vous avez votre école, votre centre d’études que fréquentent des élèves qui vous traitent avec le plus grand respect. Vous avez atteint un stade où l’on ne s’occupe plus de la façon dont les loups se conduisent entre eux »  - « Tu décris là ce que tu désires, dit le vénérable. Tu désires un enseignement avec des rituels réguliers, des marques extérieures de respect, un centre d’études visible, tu ne cherche pas à être un authentique disciple. Tu cherches à faire partie d’une communauté de ce genre. Ce n’est pas la même chose. » - « Mais, si j’ai été attirée par votre forme extérieure, c’est de votre faute assurément, puisque c’est sous cette forme que vous vous présentez au monde. »

« Ce que le monde en pense est une chose, ce que le disciple en comprend est une autre chose, dit le vénérable. Si ce qui t’intéresse, c’est le rituel, la communauté, la musique religieuse, le travail en groupe, le service des autres – ou plutôt ce que tu entends par là -  alors, tu as le plus grand besoin de ceux qui pourront t’instruire dans ce sens avec leurs méthodes. Se prêter aux exigences mondaines et superficielles, cela n’est pas le Bouddhisme, même si tout le monde pense le contraire. »

Après cette anecdote,

actuellement, dans le " méga-souk du spiritual business ", il faut faire preuve d’un très grand discernement dans sa quête spirituelle, en particulier dans celle illusoire d’un " maître " parmi la pléthore de sourires facticement avenants et séducteurs, car comme dit l’adage : " Lorsque le disciple est prêt, le maître s’avance "..., alors à bon disciple, Eveil !

K.G. Dürckheim affirmait : "  le maître authentique n’est pas celui qui s’impose à vous, en tant que maître, mais celui qui vous éveillera à votre propre maître intérieur ". Ceci afin de vous permettre d’être autonome, libre et responsable et non assisté culpabilisatoirement ou dirigé coercitivement.

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du Maître Authentique

1 – restant discret mais non secret, il ne recherche ni ne retient les disciples ; intensément immergé dans la réalité quotidienne, il ne s’adonne à nul prosélytisme, même sous l'accorte invitation de vous porter assistance ou de tester vos capacités,

2 – ayant résolu tensions et problèmes personnels, il n’enseigne qu’à partir des leçons de son vécu expérienciel, dans cette vie présente et non dans quelques antérieures,

3 – ayant intégré la Juste Compréhension, il contrôle avec une parfaite rigueur les enseignements qu’il dispense et donne exactement, au moment opportun, ce dont chacun a besoin,

4 – considérant l'Argent avec respect et discernement, il vit simplement, n’employant aucun moyen détourné ni pour s’enrichir ni pour abuser de la confiance de ses disciples, en vivant à leurs dépens,

5 – connaissant les pièges des illusions de l’esprit, il ne promet ni pouvoirs, ni grades, ni récompenses, créant ambition, dualité et rivalité entre ses disciples,

6 – se considérant impermanent comme tout être vivant, il refuse que les disciples s'attachent à lui, ne tombant ni ne les laissant s’engouffrer dans l’insidieux piège de la dévotion aveugle, mais leur demande  le plus grand respect pour la vraie Parole du Bouddha (ce qui est valable pour les autres Enseignements authentiques),

7 – conscient du caractère infiniment précieux de la vie humaine, il se refuse à tout exercice, dépersonnalisant, d’un quelconque pouvoir, physique comme psychique, et conscient de l'insigne valeur de la famille, il ne cherche nullement à la mettre en péril,

8 – ne se prenant nullement pour un être supérieur, un prophète, voire un Dieu " vivant ", ni trop au sérieux, il est simple et humble, tout au service des autres, dans le cadre de ses compétences et activités,

9 – ayant le sens de l’humour, généreux de sa personne sans attente de " retour " et rayonnant la bonté, il est lumineux et non " illuminé ",

10 – pratiquant avec équanimité, la " Compassion intelligente ", il voit la nature de Bouddha en tout être humain, afin de permettre, à chacun, en toute autonomie responsable, de se libérer, par lui-même, de ses propres souffrances.

la photo ci dessus représente le très vén. anagarika Sîlananda, fondateur de l'Union Bouddhiste Suisse, membre fondateur de l'Union Bouddhiste Européenne et feu maître du vén. Shinjin Robert Brandt-Diény, ex. Saddhânanda, lors du Wesak 1995, 13 jours avant son départ qu'il a effectué, en souriant dans son sommeil, pour le Tushita ou demeure céleste des bouddhistes

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